Je prends plaisir à ce sadisme tandis que vous souffrez d'un manque de chapitres. *rire machiavélique*. Mais je suppose que je vous ai assez fait attendre, alors... Ah, oui, ce chapitre se passe quelques semaines avant.
- Chapitre 4:
PDV de Haza'« - Elle vient de partir.
- Je sais », me répondit-il sans m’accorder un regard.
L’air peu soucieux et décontracté, il pivota sur son fauteuil en cuir et cala ses jambes sur son bureau. Il me regardait en haussant les sourcils, comme pour prendre un air supérieur. Pour m’intimider. Mais il ne me faisait pas peur. Au bout de quelques secondes, quand il comprit qu’il ne me ferait pas sortir de son bureau de cette manière, il soupira avant de demander de se pencher sur une pile de papiers pour attraper une boîte remplie de friandises gélatineuses, un truc horrible qui ne m’avait jamais plu, même quand j’étais gosse.
« Tu veux un bonbon ? » me demanda-t-il en me tendant la boîte.
Détestable. C’était le mot. Comment se faisait-il qu’il ait pu prendre la tête de notre faction ? Je me le demandais. Un type aussi horrible ne pouvait pas nous diriger, impossible. Pourtant, il fallait admettre que son test de Q.I avait révélé des résultats surprenants et assez importants, on ne pouvait pas le nier. Étais-je jalouse ? Peut-être. J’étais ambitieuse, aussi. Mais je n’avais pas les mêmes idées que lui. Il voulait le pouvoir absolu, détruisant chaque opposition les unes après les autres tandis que je voulais instaurer la paix. J’écartai d’un geste de la main une mèche de cheveux tombant sur mon visage, et j’éclatai de rire.
« Me dis pas que t’aime ces trucs horribles ? C’est flasque, dégueulasse et… »
Jhu hocha la tête d’un air amusé avant de saisir un bonbon et de l’enfourner dans sa bouche. Je haussai les épaules, tandis qu’il continuait à me regarder.
« - Ça avance, votre plan avec Princess ?
- Dans plus ou moins quelques semaines, on devrait normalement passer à exécution, dit-il.
- Ah… »
Je fus incapable d’en dire plus. L’idée de détruire les autres factions et de se servir de certaines me terrifiait, et pourtant, je ne pouvais seulement reconnaître la logique de Jhu. J’avais envie de l’empêcher de faire ça. Mais je refusais de trahir ma faction.
En prétextant un rendez-vous important, je sortis de son bureau quelque peu désorientée, et sortit prendre l’air, désireuse de penser à autre chose, de cesser de me torturer l’esprit. Je voulais aller le plus loin possible de ce type qui n’avait en tête que la destruction et le pouvoir. Mes pas, sans que je ne sache pourquoi, me guidèrent peu à peu entre notre faction et celle des Altruistes. Consciente que j’avais marché un peu trop, je m’arrêtai et m’asseyais sur le rebord d’une fontaine qui, aujourd’hui, ne coulait pas. Soudain, je constatai une chose qui n’allait pas. Une femme habillée de gris surgit d’un tournant entre deux rues, tourna la tête de droite à gauche comme pour vérifier qu’on ne l’épiait pas. Elle tomba sur moi, me regarda d’un air inquiet, et contourna la fontaine sur laquelle j’étais assise pour s’avancer vers le siège de ma faction. Je fronçai les sourcils. Que faisait-il ici ? Une part de moi, la loyale sûrement, me dictai d’aller lui demander ce qu’elle faisait là, et une autre voulait que je la suive. Deux options différentes. Devinez laquelle je choisis.
En m’assurant qu’elle avait pris un peu de distance sur moi, je me levai de ma place et la suivit d’un pas hésitant. La femme emprunta un tournant, et je fis de même. Sa démarche, peu à peu, s’affirmait jusqu’à en devenir assurée. Au bout d’une dizaine de minutes, je me rendis compte qu’elle m’emmenait derrière le siège de notre faction. Ce fait confirma ma méfiance envers cette femme. Si elle avait eu un rendez-vous avec l’un de nos membres, elle serait passée par l’entrée. Mais là, que dalle. Les battements de mon cœur doublèrent d’intensité, et je crains un instant que la femme de les entende. Soudain, elle pila devant un mur, se retourna pour s’adosser et je me jetai derrière le mur perpendiculaire à elle avant de soupirer. Elle ne m’avait pas vu. Je m’asseyais en prenant soin de ne pas salir mon tailleur bleu. Un des inconvénients Érudits : porter des jupes tout les jours. Mais bon, on s’habitue.
Cinq minutes plus tard, alors que je commençais à me demander si cette poursuite avait vraiment été nécessaire, un Érudit de mon âge que je connaissais de vue s’avança vers l’Altruiste, surgissant d’une ruelle. La femme sembla se reprendre, elle se dirigea vers lui et tut deux se serrèrent la main, d’un air nerveux. Il commencèrent à discuter, et de l’endroit où j’étais, je ne pouvais saisir que deux ou trois mots par ci par là, pas plus.
« … l’élite… rendez-vous… révolution… »
L’Érudit opina. Cet échange de quelques mots dura une bonne dizaine de minute, puis le membre de ma faction partit, laissant la jeune femme retourner dans la sienne. Elle commença à pivoter afin de repartir, mais ne sachant pas pourquoi, je me dirigeai vers elle et lui cria :
« Attends ! »
Lentement, elle se tourna vers moi et je pu lire le malaise sur son visage. Elle recula d’un pas, hésitant entre courir et m’écouter.
« - Tu veux quoi ? me demanda-t-elle d’un air nerveux.
- C’est quoi cette histoire d’élite ?
Elle haussa les épaules pour feindre l’insouciance, mais je ne suis pas dupe. Ma main se referma sur son bras fermement.
Au bout de quelques échanges, je la laissai repartir, la regardant traverser la rue de la même marche troublée et hésitante, dans la lumière orangée d’un coucher de soleil.